Semaine Sainte : Jeudi
Texte de l'Évangile (Mt 26,14-25) :
Texte de l'Évangile (Jn 13,1-15) :
Avant la fête de
la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son
Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au
bout. Au cours du repas, alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote,
fils de Simon, l'intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis
entre ses mains, qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne à Dieu, se lève de
table, quitte son vêtement, et prend un linge qu'il se noue à la ceinture; puis
il verse de l'eau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples et à
les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture.
Il arrive ainsi
devant Simon-Pierre. Et Pierre lui dit: «Toi, Seigneur, tu veux me laver les
pieds!». Jésus lui déclara: «Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant;
plus tard tu comprendras». Pierre lui dit: «Tu ne me laveras pas les pieds; non,
jamais!». Jésus lui répondit: «Si je ne te lave pas, tu n'auras point de part
avec moi». Simon-Pierre lui dit: «Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais
aussi les mains et la tête!». Jésus lui dit: «Quand on vient de prendre un bain,
on n'a pas besoin de se laver: on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes
purs, mais non pas tous». Il savait bien qui allait le livrer; et c'est pourquoi
il disait: «Vous n'êtes pas tous purs».
Après leur avoir lavé les pieds,
il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors: «Comprenez-vous
ce que je viens de faire? Vous m'appelez "Maître" et "Seigneur", et vous avez
raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous
ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux
autres. C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi,
comme j'ai fait pour vous».
Commentaire : Mgr. Josep Àngel SAIZ i Meneses
Evêque de Terrassa (Barcelona, Espagne)
«Si moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds,
vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres».
Aujourd'hui nous commémorons le premier
Jeudi-Saint de l'histoire, quand Jésus Christ se réunit avec ses disciples pour
célébrer la Pâque. Il inaugure alors la nouvelle Pâque de la nouvelle Alliance,
où Il se livre en sacrifice pour notre salut.
À la Sainte Cène, en même
temps que l'Eucharistie, le Christ a institué le Sacerdoce Ministériel. Par son
intermédiaire, le Sacrement de l'Eucharistie pourra se perpétuer. La préface de
la Messe Chrismale nous en révèle le sens: «Tu choisis quelques frères pour les
faire participer au ministère de son sacerdoce; pour qu'en son nom ils offrent
le sacrifice rédempteur, qu'ils nourrissent ton peuple de la Parole et qu'ils
les fassent vivre de tes sacrements».
Et ce Jeudi même, Jésus nous donne
le commandement de l'amour: «Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les
uns les autres» (Jn 13,34). L'amour était jadis fondé sur la récompense attendue
en échange, ou sur l'accomplissement d'une norme imposée au préalable.
Maintenant, l'amour chrétien est fondé sur le Christ. Il nous aime jusqu'à
donner sa vie: telle doit être la mesure de l'amour du disciple pour le Maître
et tel doit être aussi le signe, la caractéristique de la reconnaissance
chrétienne.
Mais l'homme n'est pas capable d'aimer ainsi. Il ne s'agit
simplement du fruit de son effort, mais d'un don de Dieu. Heureusement, Dieu est
Amour et —en même temps— source d'amour, qui nous est livrée avec le Pain
Eucharistique.
Enfin, aujourd'hui nous contemplons le lavement des pieds.
Jésus prit l'attitude du serviteur et lava les pieds des Apôtres, en leur
recommandant de le faire les uns aux autres (cf. Jn 13,14). Dans ce geste du
Maître, Il y a quelque chose en plus qu'une leçon d'humilité. C'est comme
l'anticipation, comme le symbole de la Passion, de l'humiliation totale que
Jésus doit souffrir pour le salut de tous les hommes.
Le théologien
Romano Guardini dit que «l'attitude du petit qui se prosterne devant le grand,
n'est pas exactement humilité. C'est, tout simplement, la vérité. Qui est
vraiment humble est le grand qui s'humilie devant le petit». C'est pour ça que
Jésus Christ est vraiment humble. Devant ce Christ humble les schémas
traditionnels sont brisés. Jésus Christ renverse les valeurs purement humaines
et nous invite à le suivre pour construire un monde nouveau et différent, fondé
sur le service.
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