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Chrétien, où es-tu ?

Je suis fatiguée, de venir toujours en avance, de devoir être à chaque fois là ; de me lever plus tôt que tous les autres, d’arrêter mon travail pour venir, de stopper toutes mes activités, de vite, vite, me dépêcher pour être à l’heure...

Combien de soirs de Noël j’ai dû quitter ma famille en fête, combien de sorties ont été écourtées ou annulées, parce que je devais être présente et en forme le lendemain matin, combien de grasses mat’ qui n’ont été que des rêves ? Combien de petits déjeuners pris seule et en hâte, afin d’être à l’heure ?

Pourquoi ? Pour vous ; pour toi, et toi et toi... Pour Dieu également, bien sûr, mais ce n’est pas contre lui que je râle : il était toujours là, Lui. Il m’accompagne, me soutient, me console, me guérit. Il me fait rire aussi ! Il me donne la force d’avancer, de continuer, en trois mots, IL M’AIME, quoi, tout simplement.

Mais où êtes-vous ? Que faites-vous ? N’avez-vous pas une heure par semaine pour rencontrer votre meilleur ami ? Qu’avez-vous de plus intéressant à faire que de venir chanter, louer, glorifier Celui qui vous apporte la Vie, la Paix, le Bonheur, Celui qui est à l’origine et à l’aboutissement de toute chose ?

Venez donc Lui confier vos soucis et vos peines, vos joies, vos hésitations ! Demandez-lui conseil, demandez-Lui de vous guider, de vous accompagner, Il n’attend que ça ! Ne venez pas pour moi, ni pour être là, ni pour être vus.

Je fais partie des gens qui croient qu’Il vient, là, à chaque Eucharistie, parmi nous, le Dieu créateur. Il est là, vraiment présent au milieu de nous ! Alors, pourquoi est-ce que je me plains ? Finalement, s’Il arrive à me contenter et à m’épanouir, que me faut-il de plus, et pourquoi ? Pourquoi je ne nage pas dans une exaltation extraordinaire ???

Mais parce que vous n’êtes pas là ! Je suis triste car vous me manquez énormément, vous tous qui êtes absents ; parce que je me retrouve à chaque fois seule de mon âge à la messe, parce que personne ne chante avec moi, parce que votre présence chaleureuse et humaine n’est pas, parce que les bancs sont vides, désespérément inoccupés...

Où sont-ils tous mes amis ? Et les autres ? Les plus ou moins jeunes, les plus ou moins vieux ? Et vous ? Et toi ? Où es-tu ? Que fais-tu ? Tu m’entends ? Tu m’écoutes ? Ça t’arrive de te dire que Dieu a un message à te transmettre, tu ne t’es jamais dit que ce serait génial de rencontrer Celui dont tout vient, qui t’as façonné et qui t’aime sans jamais faillir ?

C’est vrai, quoi ! Que font-ils tous ces baptisés, membres de notre grande famille des chrétiens, où sont-ils tous ces frères qui manquent autour de la table ? Pourquoi ne viennent-ils pas dire bonjour à Dieu qui les a créés ? Pourquoi ne viennent-ils pas au rendez-vous ? Qu’est-ce qui les gêne, les retient ou les empêchent ? Pourquoi ne viennent-ils pas se confier à leur ami le plus sincère, à leur conseiller le plus honnête, à celui à qui on peut tout dire sans honte, sans avoir peur de quoi que ce soit ? N’ont-ils pas faim de cette nourriture céleste, tant spirituelle que corporelle ? N’éprouvent-ils pas le besoin viscéral de venir se ressourcer, de s’arrêter pour repartir meilleurs ? Ecouter, manger, boire, se reposer, n’est-ce pas indispensable pour vivre équilibré ?

Evidemment, moi non plus je n’aurais pas envie de m’intégrer dans cette communauté où survivent bon gré mal gré trois pelés, paumés, abandonnés, presque sur une autre planète... Fous, ringards, bizarres, dit-on... et pourtant tellement prêts à t’accueillir, toi, frère ! Pourtant tellement convaincus que le Bon est mieux, que le Vrai est juste, que la Paix est indispensable et que l’Amour est fondamental !

Rappelons-nous d’ailleurs (il faut qu’on me le rappelle aussi de temps en temps) que Dieu est Amour. Il nous aime, Il nous ouvre ses bras, Il nous attend patiemment. Son seul but est l’Amour ; et l’Amour est, par essence, bon pour nous, car nous sommes enfants de Dieu, créés par Amour, pour l’Amour.

Alors, quoi ? Bougez-vous ! Soyez actifs, engagez-vous, écoutez-le, méditez sa parole, imprégnez-vous de la Bonne Nouvelle... Prier rend plus fort, aimer rend plus beau, donner rend plus riche... et le tout me rend heureux... Ah, bonheur, bonheur, voilà un mot merveilleux !

Et vivre vous semblera plus facile ; vous ne serez plus seuls, Il vous protégera, vous enveloppera de son Amour, Il vous prendra par la main. Il vous la tend déjà, ne la voyez-vous pas ? Vous n’avez qu’à avancer d’un pas et Il vous guidera.

Jeunes et moins jeunes, enfants, où êtes-vous ? Quel avenir réservez-vous à Dieu ?

Il fait battre votre cœur, il anime les êtres, son Esprit souffle sur notre terre, Il irrigue notre sécheresse, réchauffe nos froideurs, fait craquer nos limites. Il nous conduit vers l’Amour, donnons-Lui la main, donnons-nous la main ! Allons allègrement à la rencontre de la personne la plus importante de toute la terre, de tout l’univers, la star des stars, énorme et tout petit, celui qui nous a aimés, nous aime, et nous aimera toujours...

Alors oui, ce que j’ai oublié de vous raconter, c’est que Dieu nous a créés fondamentalement libres, et ne nous force à rien et nous aime même s’il nous arrive de dépasser les limites des bornes, et aussi si on le met à l’épreuve. Il nous offre à chacun son amour infini !

Oui, Dieu notre Père, et son Jésus, notre ami de tous les jours, et l’Esprit qui nous inspire nous donnent rendez-vous, et nous, sans complexe aucun, Lui posons un lapin. C’est du joli !!! Il ne vient pas de loin, bien sûr, puisqu’il est là partout, pas de frais à rembourser, ni de temps perdu ! N’empêche que ce n’est pas très sport, toute cette affaire ! Vous, je ne sais pas, mais moi ça me travaille, là dans mes tripes, vous savez, à l’endroit où ça fait mal quand on a très peur, juste au-dessus de l’estomac...

Qu’attendez-vous ?

Que votre soupe aux légumes devienne bleue ?

Que votre voiture se transforme en carrosse ?

Que le soleil se lève au sud ?

Qu’il neige en août ?

Que demain tout le monde marche sur les mains ?

Mais enfin ! Dieu n’est pas un magicien ! Il est Amour.

Laissez-le vous imprégner, vous conduire, vous pétrir.

Laissez-le... vous... aimer...

Vous n’avez rien à perdre !!!

Faites-lui confiance. Je vous promets que vous vous en sortirez vivants.

Avec tout l’Amour dont Dieu me façonne, je vous salue.

Marie