mercredi 13 février 2013

La démission annoncée de Benoît XVI surprend.

Réaction de Mgr Jean-Michel di Falco Léandri
 
 

 
La démission annoncée de Benoît XVI surprend. Ou plutôt elle ne surprend que ceux qui ne le connaissaient pas. Du temps où il était cardinal, les Romains le voyaient chaque matin aller à son travail à pied, traversant la place Saint-Pierre avec sa serviette élimée sous le bras. Les touristes le prenaient pour un modeste prêtre.
Le pouvoir, la carrière, les jeux d’influence ne l’ont jamais intéressé. Son monde, c’était la prière, la méditation, les livres, la quête de la vérité, l’exploration du contenu de la foi. Son frère, Georg Ratzinger, le définissait ainsi : « Tout au long de sa vie, il a toujours été conscient de son devoir et a fait tout son possible pour porter la charge qu’on lui avait imposée. Il avait toujours des doutes, il se demandait à chaque fois si c’était la meilleure manière possible d’accomplir ce qu’on exigeait de lui, s’il faisait vraiment tout ce qu’il pouvait pour être à la hauteur de la confiance que d’autres plaçaient en lui. »
Fin de citation. Non, jamais ce pape n’a pensé être élu pape. Mais élu, il a honoré au mieux la confiance que les cardinaux lui ont manifestée. Il choisit à bientôt 86 ans de se retirer librement, lucidement. Comme le disait aussi son frère : « Toute sa vie durant, il a commencé par se demander quelle était la volonté de Dieu, puis il a mis tout son cœur à s’efforcer de suivre Dieu là où il me menait. »
À nouveau, pour cette démission, c’est d’abord devant le Seigneur qu’il s’est placé : « Après avoir examiné ma conscience devant Dieu. » dit-il.
Même si certains ne s’en privent pas, il est encore trop tôt pour faire le bilan de son pontificat. Son choix mérite le respect et nous n’avons pas à le commenter. Mais vraiment reconnaissons-le : faire ce qu’on a à faire le mieux possible, puis se retirer lorsqu’on pense ne plus pouvoir accomplir sa mission comme on le voudrait, voilà une belle leçon de vie.
Quelques jours après son élection, il avait dit : « Lorsque peu à peu le cours des votes me fit comprendre que c’est sur moi que le couperet allait tomber, si je puis dire, je me suis senti pris d’un grand vertige. J’avais cru avoir terminé l’œuvre de mon existence et pouvoir attendre paisiblement la fin de mes jours. J’ai dit au Seigneur, avec une profonde conviction : « Ne me fais pas cela ! Tu en as de plus jeunes et de meilleurs, capables de s’atteler à cette grande tâche avec un tout autre élan et une toute autre énergie. » »
On peut souhaiter à Benoît XVI, pour maintenant, ce qu’il désirait déjà si fort en 2005 : se préparer paisiblement à paraître devant le Seigneur.
On peut espérer comme futur pape un homme tel que Benoît XVI lui-même le souhaitait déjà lorsqu’il a été élu : un pape plus jeune et capable de s’atteler à cette lourde tâche avec un tout autre élan et une toute autre énergie.
Et pourquoi pas un pape asiatique, ou africain, ou sud-américain ? Quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, les catholiques recevront de grand cœur celui que Dieu leur confiera.
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