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1. Y a-t-il
des vacances NON chrétiennes ?
Pour les non
chrétiens, la question est peut-être réglée. Pour les chrétiens, les choses
sont plus subtiles.
Voici
l'histoire d'une métamorphose en trois mouvements :
1. La
caricature : Des "
vacances chrétiennes " sont des vacances pieuses. Il s'agirait de passer
ses vacances en prière, en retraite dans un monastère, en grenouille de
bénitier, loin des plages et des montagnes. Le vacancier s'indigne vite :
" on n'est pas des moines ! " (il est vrai qu'une définition
traditionnelle du moine, c'est d'être " en vacances… pour Dieu ").
2. La
critique : On se
formule ces caricatures pour ridiculiser l'idée même de " vacances
chrétiennes " et s'affranchir ainsi d'un mélange impossible : " Que
les vacances soient des vacances pour tout, y compris pour les devoirs
religieux ! " ; " D'ailleurs, on a bien le droit de souffler un peu ;
la religion n'est pas une contrainte ! ".
3. Le
résultat : Sans
formuler si carrément les choses, on se laisse gagner par un farniente général (ou
presque), la chaleur aidant, et les complicités mondaines nombreuses . Pendant
les vacances, on est " moins " chrétien ; parfois, on ne l'est pas du
tout. On s'autorise un temps d'exception ; une fête sans Dieu ; des dimanches
sans messe ; un " no God's land " touristique, à l'abri des anges en
flirtant avec les démons. Bref, tout estinversé : on a mis Dieu en vacances.
C'est l'ignoble métamorphose du vacancier.
2. Y a-t-il
des vacances VRAIMENT chrétiennes ?
Oui. Les
vacances sont chrétiennes quand : 1. On est en vacances ; 2. et qu'on est
chrétien (aussi) en vacances. C'est simple. Etre chrétien, ce n'est pas
seulement remplir des devoirs en une période donnée. On est chrétien dans toute
sa vie. On essaie de l'être. D'ailleurs, il n'y a guère d'alternative. Pour le
chrétien, ne pas être chrétien ne peut s'effectuer que dans une seule réalité.
La Bible la nomme : péché. Mettre Dieu, le Christ, l'Eglise en vacances,
revient à s'éloigner de Dieu. C'est la définition même du péché. Par
conséquent, les vacances sont chrétiennes quand elles rapprochent de Dieu.
C'est l'amour de charité. Pendant les vacances, loin d'interrompre la fidélité,
on découvre une autre manière d'aimer. Ce n'est plus le quotidien du travail,
de l'école, de la famille, des mêmes amis. Il y a un changement qui permet soit
de bifurquer hors de la foi et de loi, soit d'aimer autrement. Envisager ses
vacances comme un " itinéraire dans l'amour de Dieu ", voilà des
vacances chrétiennes, vraiment.
3.
Concrètement, que faire ?
Dix
commandements :
1. La météo
de la charité : avant tout,
se reposer la question du " poids d'amour " que comporteront ses
vacances. C'est la programmation essentielle. Les vacances risquent d'être un
" monstre d'égoïsme " camoufler en détentes. Où est l'amour de Dieu
et du prochain dans mes vacances ?
2. Dieu dans
ses valises : refaire ses
valises. Dieu s'y trouve-t-il ? Le plus commode, c'est une petite Bible ; ou
une vie de saint ; ou, pourquoi pas, un petit ouvrage de théologie ; en tout
cas ce petit Magnificat si complet. N'oublions pas non plus ces signes qui
aident à franchir l'invisible : son chapelet ; une petite icône ; une croix.
Tout se transporte.
3. Une route
dans la foi : la foi est
mon lien avec Dieu. C'est Dieu dans mon cœur à tout moment du voyage. Pas
seulement cinq minutes dans les brumes du sommeil. Tout le temps. Comme un
fiancé porte sur son cœur la photo de sa fiancée et regarde toute chose dans la
mémoire de cette illumination secrète.
4. Fuir les
lieux sans Dieu : il y a des
lieux maudits et pervers. Il faut avoir le courage, oui le courage, de ne pas y
aller. On refusera les soirées louches ou peu sûres. Prendre le risque de
pécher, c'est déjà pécher. C'est une règle pour choisir ses amis de vacances.
Ne pas se mettre dans des situations ambiguës, des promiscuités malsaines, dans
des " états seconds ", ces nombreuses idolâtries du Démon, Père du
mensonge. Disons-le franchement enfin : s'interdire " d'aller en boîte
". C'est le minimum de cohérence et de témoignage qu'on est en droit
d'attendre d'un (jeune) chrétien.
5. Des
moments pour Dieu seul : les vacances sont comme un long dimanche, un étalement du repos dominical
et donc une anticipation du repos éternel. Alors, posons des actes concrets :
prière personnelle tous les jours ; entrons souvent dans une église et pour
visiter d'abord son habitant principal : le Saint Sacrement ; pèlerinage, sur
les pas d'un saint, et tout spécialement vers un lieu marial, car des vacances
sous le signe de la Vierge Marie sont toujours belles et sûres ; une retraite,
enfin, pour ressourcer en profondeur l'âme. Si! On a le temps.
6. Ne pas
manquer la messe : bas les
masques ! Trop de prétextes pour " ne pas avoir eu le temps " ce
dimanche : les horaires de train, d'avion, les ballades en montagnes, les pays
sans église. Prétextes! Il est rare qu'on soit vraiment " coincé ".
Selon l'enseignement de l'Eglise, manquer la messe, alors qu'on aurait pu faire
autrement, est un péché grave. Il faut donc prévoir.
7.
Contempler : sans
contact avec la beauté, on s'aigrit vite. Beauté de la nature : " Dieu
n'est que dans la campagne " disait un célèbre citadin athée. Beauté dans
l'art. Beauté inépuisable des êtres humains. Faire l'expérience de la splendeur
de ces rayons de Dieu.
8. Témoigner
: Pourquoi pas
? En vacances, on ne se contente pas de " rester " chrétien. On le
suscite chez les autres. La valeur de l'exemple jusqu'au signe de
contradiction. Quand un jeune refuse " d'aller en boîte " à cause de
sa foi et qu'il le dit à ses amis, il y a là de la graine de sainteté. Aux
adultes de ne pas trahir ce courage!
9. Servir : Dieu s'est fait homme non pour
être servi mais pour servir. La route vers Dieu suit le même chemin. En
vacances, on aime se faire servir. Parfois, d'une manière tyrannique. Parce
qu'on paye. Dieu ou l'Argent. Il est bon alors de redevenir serviteur de son
frère. Celui qui demande comment servir est un hypocrite.
10. Se
réjouir : si les
vacances sont une anticipation du repos éternel, ce dimanche sans fin, elles
seront joyeuses. Que de vacanciers affairés rouges d'insatisfactions ! Le
chrétien se réjouit de tout parce que sa joie est d'abord en Dieu. Il se
réjouit même des vacances des autres quand lui-même reste au travail. La joie
est le fruit précieux de vacances " réussies " selon Dieu. Loin de
l'idéal mondain d'une oisiveté paresseuse et déshumanisante (et là on bronze
toujours idiot), le chrétien secrète la joie comme Dieu donne sa grâce, dans la
vérité et la gratuité du don de soi. Au retour, mieux que les fières photos de
ses exploits touristiques, il livrera le témoignage d'un cœur plus joyeux
d'avoir pris Dieu en vacances.
fr. Gilbert Narcisse op
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Tu es le Seigneur des vacances, pas
seulement des vacances scolaires ou des congés payés ! Non ! Le
Seigneur de la vacance ... La vie quotidienne nous épuise, nous vide. Les
vacances sont l’occasion de faire le plein d’énergie, le plein de santé, de
bonne humeur. En fait, notre cœur n’est pas souvent vacant pour être à ton
écoute. Le travail, les soucis, les détresses y sont des locataires
encombrants. Pour emménager dans notre cœur, tu voudrais bien, Seigneur, qu’il
y ait un peu de place, un peu de vacances. Si nous voulons faire le plein de
ton amour, il nous faut passer par dessus les gêneurs, les empêcheurs d’aimer,
les replis sur soi, les méfiances égoïstes. Toi, Seigneur, qui habite dans nos
cœurs, aide-nous à rentrer en vacances pour te retrouver, là en nous, une fois
le grand vent des vacances passé. Sois le Seigneur de l’été, donne-nous la
plénitude de la tendresse pour ne plus te perdre une fois les vacances passées.
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