C’est le dimanche 30 JUIN 2002 que Mgr Maurice Marie-Sainte a présidé la célébration d’ordination de JEAN –MAX RENARD,en la Cathédrale N.D de l’ASSOMPTION de SAINT–PIERRE .
A l’ouverture de cette célébration ,l’Archevêque disait : « Certains sont appelés à se donner tout entiers : les prêtres. En vivant la foi de son baptême, Jean-Max a perçu cette invitation du Christ…L’Esprit Saint fera de lui ce soir le prêtre de Jésus-Christ. »
Samedi 30 JUIN 2012, nous sommes invités à rendre grâce avec lui dans cette même Cathédrale. 10 ANS ! selon ses propres mots : « Un long chemin qui n’est qu’un petit pas à la suite du Seigneur ». Mais quel fut le début de ce chemin ? Voilà ce qu’il nous en dit.
De l’hôtel des douanes à l’Autel du Sacrifice !
(Un chemin de vocation)
« De là étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des péages et qui s'appelait Matthieu. Il lui dit : Suis-moi. Cet homme se leva et le suivit » Matthieu 9, 9.
C’est ainsi que Matthieu accueillit l’appel de Dieu à devenir un de ses disciples. La réponse de Matthieu a été radicale, spontanée et immédiate. Il n’en est pas ainsi pour tout le monde et encore moins pour moi.
Être prêtre ? Je n’y ai jamais sérieusement pensé. Comme tout jeune normalement constitué, je m’interrogeais seulement sur mon avenir et son orientation ?
A l’âge de 19 ans j’ai débuté ma vie professionnelle et fréquenté pour la première fois un groupe de prière du renouveau à la Martinique avant d’étudier et de travailler en France hexagonale. L’expérience du renouveau n’a pas duré et les années d’étudiant et de jeune professionnel à Paris ont eu raison des convictions religieuses reçues de mes parents et grands parents.
Plus tard, à la suite d’une confession, j’ai fait l’expérience de l’amour et de la miséricorde de Dieu. Comment ne pas vouloir partager ce cadeau dont chacun a tant besoin, à condition de bien vouloir l’accueillir, d’y coopérer et de réformer sa vie !
Cette confession a été pour moi, l’occasion d’une vraie conversion du cœur. Dès lors j’ai commencé à véritablement fréquenter la personne vivante de Jésus Christ, à vivre de la Parole de Dieu et à faire mon possible pour la mettre en pratique. Désormais, aidé par la Communauté de l’Emmanuel, je vivais ma propre expérience spirituelle et non, seulement, celle que j’avais reçue au catéchisme ou par mes parents !
Alors que ma carrière professionnelle se développait parmi les cadres de l’hôtel des douanes, le Seigneur me préparait à le suivre différemment.
L’histoire de Matthieu se renouvelait en moi, le douanier !
Il me dit : « Suis-moi ! ».
Ma réponse ne fut pas aisée : « Pourquoi moi Seigneur ? Mais j’ai tout ce qu’il me faut et en plus je peux faire l’aumône ! »
Devais-je tout quitter ? Des questions ont alors surgi :
- Le sacerdoce n’est pas un métier … alors je n’aurai plus de carrière ?
- Les prêtres ne sont pas rémunérés … alors je n’aurai plus de salaire ?
- Les ecclésiastiques sont consacrés corps et âme au Christ … alors je n’aurai ni femme ni enfant ?
- Les prêtres promettent obéissance à leur évêque … et ma liberté alors ?
Comme beaucoup, j’aurais pu choisir de fonder une famille. Mais Dieu m’appelait à une autre mission, celle de l’amour et de la joie.
1. Le choix du sacerdoce est d’abord une joie, celle de se savoir aimé de Dieu au point qu’il nous fait confiance et qu’il ose nous confier une mission particulière : devenir son prêtre, son intime, son envoyé spécial !
2. Le sacerdoce fait de nous des disciples privilégiés de Dieu. Prêtre, nous devenons des ‘alter Christus’, ceux qui célèbrent l’Eucharistie à la place du Christ lui même ! Quel honneur mais aussi quelle responsabilité.
3. Donner Dieu est la chose la plus importante au monde…Et sur le marché, Dieu vaut plus que tous les biens de la terre.
4. L’appel au sacerdoce est une grâce pour la personne et sa famille. Combien de familles demandent des grâces et ne favorisent pas la réponse à l’appel que Dieu peut adresser à l’un de leurs enfants ? Quel dommage !
5. L’appel au sacerdoce oblige aussi à la sainteté personnelle du prêtre qui essaye de dire avec Saint Paul : « ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi. Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est livré pour moi » Galates 2, 20. C’est désormais une feuille de route vers la sainteté.
6. Les joies et tristesses de Dieu deviennent aussi celles du prêtre qui rassemble le peuple de Dieu : « Jérusalem, Jérusalem… combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! » Matthieu 23, 37. Quand le prêtre rassemble le peuple de Dieu, il forme le Corps du Christ. Il favorise la présence de Dieu dans son peuple mais il pleure aussi sur les blessures de ce peuple. Et le prêtre intercède pour le peuple en adressant des prières à Dieu. Au peuple, il donne Dieu par les sacrements, à Dieu, il présente les prières du peuple. Il est comme une interface entre Dieu et les hommes.
Un jour, j’ai reçu un pénitent qui m’a dit : « Mon père, cela fait 50 ans que je ne me suis pas confessé ! ». Quelle joie ! Mais aussi quelle humilité ! Le prêtre, humblement, devient témoin de la grâce de Dieu dans les cœurs. Il accueille le retour de l’enfant désordonné et prodigue puis, au nom de Dieu, il lui donne le pardon, la guérison, la liberté intérieure.
Pour tout cela, la réponse à l’appel de Dieu est magnifique et vaut tout l’or du monde. Par-dessus tout, en nous appelant, Dieu nous demande.
« Veux tu aimer… comme moi j’ai aimé ? ».
Alors notre vie, ma vie a désormais le sens de l’Amour… celui de Dieu, malgré mes faiblesses et mon mauvais caractère !
« Quand j'aurais…toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes…quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres… si je n'ai pas l’Amour, cela ne me sert de rien. L'Amour est patient…plein de bonté, il n'est point envieux…il ne s'enfle point d'orgueil… mais il se réjouit de la vérité,… L’Amour ne périt jamais » 1 Corinthiens 13, 1-8.
C’est cet amour que désormais nous donnons et présentons à l’Autel du Sacrifice Eucharistique, pour la Gloire de Dieu et le Salut du monde !
P. Jean-Max RENARD
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