vendredi 27 janvier 2012

A lire : Une violence croissante chez les jeunes aujourd'hui.



Voici un article très intéressant sur la violence chez les jeunes. 

Des jeunes en crise d’identité

De nos jours, l’entrée du jeune dans notre société d’adultes en tant que citoyen actif à part entière se fait plus tardivement qu’autrefois. Actuellement, la situation économique induit souvent un état intermédiaire d’inactivité, source de mal-être et donc de déviance.
L’adolescence est une phase de transition importante. Le jeune est en pleine recherche d’identification avec assimilation et mimétisme d’un héros, le plus souvent pris parmi des « stars » et qui deviennent ses références. Dans certains cas, il y a un mimétisme du « grand frère » : pour les plus jeunes, les héros sont les caïds de la cité.
Les personnalités publiques peuvent avoir un rôle important dans le transfert de certaines valeurs humaines et de citoyenneté. Néanmoins, le prestige social est aujourd’hui davantage lié à l’argent et aux valeurs matérielles qu’au rôle que l’on joue au sein de la collectivité. La construction de l’individu ne s’effectue plus par rapport au groupe et donc au rôle qu’il devra y tenir, mais par rapport à la satisfaction de désirs immédiats, que certains sont prêts à assouvir par la violence. La construction du citoyen est par conséquent mécaniquement en crise.
L’adolescence est une période de dépréciation de soi. Cela peut amener le jeune à prouver qu’il existe par la violence.
L’adolescence est aussi et surtout la période du déni, du refus du cadre et des règles de la société avec un besoin de transgresser. Une grande importance est en revanche accordée à l’avis et au comportement des pairs et des modèles.
Mais si notre période est celle du déni systématique elle est également celle de l’engagement, de l’adhésion aux grandes causes, humanitaires, sociales, environnementales. C’est sur ces valeurs qu’il convient de s’appuyer pour motiver les jeunes et ainsi les placer en situation de réussir.

Les facteurs individuels :

La cellule familiale, premier cercle de construction de l’individu
Même si elle ne peut seule être tenue pour responsable, une carence familiale sous-tend fréquemment des problèmes de violences. La famille est le premier lieu d’éducation et de socialisation de l’enfant. Ce devrait être le premier cercle de structuration.
Mais, de nos jours, la cellule familiale est souvent déstabilisée :diminution du temps consacré aux enfants, absence des grands-parents, disparition de l’autorité paternelle, divorces, voire parents contre-modèles….L’apprentissage de la violence peut aussi se faire à travers les violences intra-familiales.

Un facteur plus endogène : la personnalité du délinquant :
Il existe des facteurs de risque de délinquance chez le jeune. Le jeune dépressif peut fuir vers la mort physique en passant à l’acte par des méthodes de suicide “traditionnelles” ou bien, il peut plonger dans une mort sociale en exprimant sa violence par des actes antisociaux, lesquels sont en réalité la traduction d’un mal-être profond et d’un besoin de communication.

Cause et parfois conséquence de la délinquance : le problème de la toxicomanie :
L’usage de la drogue chez un mineur est un facteur d’inadaptation parmi d’autres. À la fois cause et conséquence du mal-être des jeunes, les consommations régulières de tabac et d’alcool sont des facteurs de risques de toxicomanie par recherche de sensations toujours plus vives. Le besoin d’argent pour acheter la drogue pousse aux vols avec ou sans violence et de plus, l’emprise de la drogue entraîne une altération profonde de la personnalité qui pousse à la récidive. Ce problème de toxicomanie soutient également l’activité de certaines bandes qui vivent de ce trafic et entretiennent ainsi une véritable économie parallèle.

Les facteurs organisationnels et environnementaux :

L’éducation : pierre angulaire de l’harmonie sociale :
20 % des élèves qui entrent en sixième ne savent pas utiliser correctement la langue française : 10% d’entre eux sont en détresse profonde de lecture et 10% de médiocres lecteurs. Ainsi, ces élèves se retrouvent plus facilement en situation d’échec scolaire, situation qui fait le lit de la délinquance.
De plus, dans certains établissements, il se crée un climat de dénigrement de la réussite et de l’effort : pour ne pas être marginalisé, certains élèves créent une nouvelle norme en adoptant un comportement négatif.
L’échec scolaire est en corrélation directe avec la déscolarisation des mineurs. L’inadaptation scolaire habitue à vivre en marge des règles sociales, l’apprentissage se fait alors dans la rue, parfois au contact de plus grands ayant eux-mêmes connu l’échec scolaire. Pourtant l’école est un lieu d’instruction et de socialisation ; c’est l’antichambre de la société adulte. Par ailleurs, tout comme l’autorité du père, le respect du professeur a été aboli. Et pour un jeune en voie de marginalisation, l’enseignant n’est qu’un représentant d’une institution qu’il rejette.
Enfin, parallèlement au déclin des valeurs religieuses, la désuétude de l’éducation civique à l’école est un fait aggravant.
Un facteur aggravant : l’urbanisation :
L’architecture et l’insalubrité de certains quartiers ne sont pas seuls responsables des actes de violence. Il y a dans les cités une forte concentration de jeunes et d’adultes qui ne travaillent pas et restent dans le même endroit; il y a là un climat de forte tension. Dans les grands ensembles de banlieues, la densité de population et la proportion importante de la classe d’âge 12-25 ans, font que l’agressivité est omniprésente.
Toutefois, les conditions socio-économiques ne sont qu’une composante parmi d’autres facteurs de délinquance.
(…) 
Le chômage :
On constate une forte augmentation de la violence urbaine dans les quartiers où le taux de chômage est important, où il y a une forte immigration, où les familles sont souvent nombreuses, où la population des moins de 20 ans est presque majoritaire. Cependant, dans les années 30 le chômage était massif, la misère plus grande qu’aujourd’hui et pourtant les jeunes chômeurs ne tombaient pas si facilement dans la délinquance. Au contraire, l’Occident de pleine croissance des années 1960 à 1975 a connu à la fois un faible chômage et une forte augmentation de la criminalité.
Si le chômage joue indéniablement un rôle, il y a surtout une perte des repères : le bon exemple n’est pas donné par la société des adultes. Ainsi, est-il devenu presque normal de faire aboutir des revendications socioprofessionnelles en détruisant impunément des lieux publics. Le mauvais exemple peut également être donné par la famille. Et l’économie souterraine, achève de décrédibiliser le travail.

Les médias : reflet d’une perte de repères structurants :
Si l’on admet que les médias peuvent influencer les gens par des messages politiques, culturels et de consommation, on ne peut pas nier l’influence de certaines images de violence et d’actes de délinquance. Le principe de précaution si souvent invoqué dans d’autres dossiers doit nous pousser à promouvoir une politique volontariste de maîtrise de la diffusion de thèmes violents, en particulier à la télévision.

La perte d’un diffuseur de valeurs : la pratique religieuse chrétienne :
Les valeurs autrefois portées par l’Église et fortement ancrées dans l’inconscient collectif ont été altérées. Le principal problème est que les forces qui ont porté des coups aux valeurs judéo-chrétiennes n’ont pas éprouvé le besoin de les compenser par d’autres systèmes de valeurs tout autant susceptibles d’endiguer les dérives.
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